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Les sentiers communs

L’histoire commune des peuples qui composent la Côte d’Ivoire débute par la colonisation. Ebriés Bétés, Guérés, Koulangos, Baoulés, Lobis s’unissent contre cette intrusion étrangère et luttent sans relâche pour retrouver leur liberté. Contestant de manière permanente la présence du colon français, ils finiront par acquérir leur indépendance le 07 Août 1960.

L’indépendance acquise va marquer le début du délitement de l’unité des peuples qui avait pour unique fondement la lutte contre le colon. Le miracle ivoirien et la fascination pour le père fondateur maintiendront pour quelques temps l’unité d’un peuple qui n’a pas su devenir une véritable nation. Les alertes du Guébié, du Sanwi et du tribunal de la plantation rendues invisibles par l’embellie économique rappelaient par à coup la fragilité d’un Etat qui n’a pas su ériger un idéal commun. 

Le début des années 90 acte la fin du miracle ivoirien. Houphouët-Boigny, père de la nation et jusque-là figure tutélaire incontestée, voit son pouvoir vaciller. La jeunesse est dans la rue. L’ivoirité, la charte du Nord, l’instauration de la carte de séjour fragmentent encore plus une société qui n’a jamais su penser son vivre ensemble. Le 7 décembre 1993, le dernier rempart qui soutenait un édifice en perdition s’écroule, Houphouët-Boigny meurt. La Côte d’ivoire redevient ce qu’elle a toujours été : un agrégat de peuples qui n’ont jamais fait le choix de construire une destinée commune. La guerre de succession puis la guerre tout court s’invitent sur ce territoire que la violence semblait avoir épargnée. Octobre 2010 tout s’effondre. L’incessant bruit des kalachnikovs porte les germes d’une division profonde, les trois mille morts actent la fin de l’unité de façade. 

Construire un idéal commun

Déclarés frères par un bourreau étranger, les peuples qui composent la Côte d’Ivoire actuelle n’ont jamais librement accepté de faire de ce pays le leur. Par ailleurs, les élites qui ont présidé aux destinées de ces peuples après la colonisation, n’ont pas pu faire émerger un idéal commun accepté de tous.  

La crise qu’a connue la Côte d’Ivoire prend racine dans l’absence de consentement des peuples à suivre un sentier commun et à se penser comme membre d’une même nation. Pour sortir de cette crise, il faut relever le défi de la construction d’un idéal commun partagé et accepté de tous. L’idéal se doit, pour être réalisable, de prendre en compte les spécificités culturelles de tous les peuples qui composent la Côte d’ivoire. L’histoire et les traditions doivent porter cette nouvelle vision tout en y insérant les enjeux du temps présent.

Le premier pas vers la construction de cet idéal doit être la guérison des blessures du passé et la construction d’une réconciliation durable. Celle-ci devra passer par la reconnaissance des fautes commises ; une grande nation ne se construisant qu’en assumant ses atermoiements et ses faiblesses.

Les populations de Duékoué et du Guébié veulent qu’on reconnaisse les massacres dont elles ont été victimes. Les peuples du Nord s’étant vu nier leur appartenance à la Côte d’Ivoire souhaitent que l’on se souvienne de leur douleur.

Après la reconnaissance vient la justice. Faire émerger une justice de réparation, une justice libre et libératrice qui ne servira pas à punir ou à sanctionner les vaincus mais qui apaisera les souffrances, les tensions et les frustrations. Un peuple réconcilié avec son histoire peut se projeter dans la réalisation d’un idéal commun. 

Celui-ci doit être porté par trois piliers : La formation des générations futures, la construction d’un modèle économique garantissant la liberté et la dignité des citoyens et répondant aux enjeux de notre époque et le développement d’une identité culturelle forte. L’objectif doit être de rassembler les peuples autour d’un projet qui garantira un avenir à leurs enfants, une amélioration de leurs conditions de vie et une culture commune puissante. 

Adhérer à cet idéal c’est accepter de devenir une nation, embrasser l’histoire et sa grandeur, accepter les contradictions, être solidaire des erreurs et des échecs et supporter les compromissions de son pays. La Côte d’Ivoire qui devient une nation ne considèrera plus comme un étranger le commerçant malinké vivant dans un village baoulé et les terres fertiles de l’ouest de la Côte d’Ivoire appartiendront désormais à l’ensemble de la communauté nationale. Le tribunal de la plantation deviendra une blessure commune portée par toute la nation et le génie d’Ernesto Djédjé la fierté de tout un peuple.

Une adhésion portée par les élites

Le peuple doit jouer un rôle dans le processus de construction, il doit s’organiser et accepter de devenir un véritable contre-pouvoir garant de cet idéal de société. Son adhésion doit être totale et ne souffrir d’aucune hésitation. Il doit faire corps avec ce projet et accepter de tendre vers une nouvelle définition de son identité qui deviendra multiple et diverse. Il doit oublier les rancœurs du passé et les aprioris pour construire de nouvelles relations.

Cependant, la grandeur d’une nation se définit avant tout par la capacité de son élite à proposer un idéal en phase avec les réalités de son territoire. Cette élite doit être celle qui insuffle le mouvement et donne le cap. Elle doit pouvoir, par ses attributs, générer un projet de société puis créer une adhésion sans contrainte autour du modèle qu’elle propose. Une volonté d’être pleinement ivoirien tout est restant Malinké, Abron, Dida, Gouro, Attié, Agni ; tout cela sans contrainte mais mu par la pleine conscience de vouloir partager une histoire et un destin commun. Les élites se doivent de veiller à construire cette adhésion en prônant un langage de vérité et en jouant enfin leur rôle d’éclaireurs.

Les élites doivent saisir l’urgence du temps et s’inscrire dans le sens de l’Histoire en ne dissociant plus leurs intérêts de ceux du peuple pour qu’enfin les peuples d’Eburnie s’attachent à ces mots d’Ernest Renan : « Une nation est […] une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie. ». 


Pourquoi les jeunes Africains ne doivent pas renoncer à leur nationalité

« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. » Ernest Renan

Cette question de la nation et de l’appartenance à une communauté nationale est une interrogation prégnante au sein de la diaspora africaine. Nombreux sont ces jeunes issus de la diaspora qui après avoir terminé leurs études dans des pays étrangers décident de faire la démarche d’appartenir à une nouvelle communauté nationale. En faisant ce choix « ils expriment clairement leur désir de continuer la vie commune au sein de cette nouvelle communauté, Ernest Renan» délaissant de facto leur nation d’origine.

Les raisons du choix

Pourquoi cette diaspora consent-elle à poursuivre une aventure nationale dans des pays qu’elle n’hésite pas à pourfendre avec la plus grande véhémence, s’indignant à chaque dérapage raciste, protestant à chaque intervention militaire ou à chaque discours rempli de condescendance ?

Néanmoins, prenons du recul sur ce choix. En vérité ce jeune africain qui accepte de prendre la nationalité de son pays d’accueil justifie son choix de la manière la plus rationnelle qui soit. Prendre la nationalité d’un pays figurant parmi les plus puissants du monde c’est avant tout pour lui un moyen de servir ses intérêts et de maximiser ses chances de réussite dans un monde globalisé. Être Français, Américain, Anglais, Suisse, Canadien, c’est entre autres pouvoir voyager sans avoir à remplir la paperasse, pouvoir travailler plus facilement dans n’importe quel pays du globe, pouvoir se faire rapatrier en cas de troubles dans son pays d’origine, se faire soigner dans les meilleurs hôpitaux et avoir la possibilité de vivre dans un pays sans trouble politique. Le raisonnement de cette jeunesse africaine est froid, efficace, pragmatique. Il se résume assez facilement : mettre toutes les chances de son coté, assurer ses arrières. On ne se revendique pas Français ou Américain, on se revendique possédant un passeport français ou américain, la nuance est ténue mais elle existe.

Peut-on émettre une quelconque critique sur ce choix ? Peut-on reprocher à ces jeunes de penser à l’avenir de leurs enfants ? Peut-on leur reprocher de se sentir frustrés quand on leur dit que le monde s’ouvre à eux mais qu’il leur est impossible d’aller à sa rencontre ?

Reconsidérer l’idée de la nationalité

Derrière se cache encore cet éternel réflexe de colonisé. L’obtention de la nationalité se transforme en fête, on se félicite d’être devenu Français ou Américain. On est fier d’avoir obtenu ce sésame comme s’il s’agissait de la naissance d’un enfant. On angoisse pendant tout le processus d’obtention comme si notre vie en dépendait. On accepte les pires humiliations. Ce papier est plus qu’un simple outil de voyage, il revêt une signification particulière.

Être citoyen d’un pays c’est embrasser son histoire et sa grandeur, accepter ses contradictions, être solidaire de ses erreurs et de ses échecs et supporter ses compromissions. Être Américain c’est vivre avec la cicatrice ineffaçable de l’esclavage et du massacre des peuples autochtones, mais c’est vivre la promesse du rêve américain et signer à Philadelphie avec les pères fondateurs en 1776 la déclaration d’indépendance. « Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie. » Ernest Renan

Le continent a besoin de modèles, d’une génération qui va accepter de faire des choix difficiles et irrationnels, d’une jeunesse qui arrêtera de montrer que l’avenir se trouve ailleurs. Elle doit accepter les faiblesses du présent, avoir une posture ferme. Elle doit montrer qu’avec un passeport faible, une nationalité sans atout, elle peut aussi créer les conditions du possible. Elle doit s’engager pour que les générations futures ne se posent plus la question de savoir si être Ivoirien, Camerounais, Nigérien est la meilleure option pour s’assurer un avenir meilleur. Dans le fond, ne devient-on pas Américain ou Canadien pour se déresponsabiliser ? Pour ne pas subir les conséquences d’être Ivoirien ou Camerounais ?

La nationalité est un tout

Cette diaspora trouve de nombreuses justifications, elle se cache derrière une vision pragmatique pour cacher son inaction. Elle essaie de se convaincre que son action pour le continent sera plus efficace avec un autre passeport ou qu’avoir un deuxième passeport n’aura aucune influence sur sa volonté d’être actrice du changement. On peut lui accorder le bénéfice du doute et affirmer que dans certains cas la nationalité n’influe pas sur la volonté d’agir pour son pays.

Il n’en demeure pas moins qu’elle envoie ici un message négatif, un message qui plaide pour la facilité et qui nous ramène à un statut de dépendance, comme si être étranger était le seul moyen d’aider nos pays. Comme s’il fallait encore, pour nous en sortir, que nos ex-colonisateurs nous accordent le droit de faire partie de leur nation. Nous perdons chaque jour le combat du symbole ; toutes nos questions et nos solutions trouvent leurs réponses ailleurs. Une nationalité s’accepte dans sa totalité et non en partie, elle est un tout.

Les générations précédentes peuvent servir d’exemples. Combien de jeunes talentueux, qui après leurs études ont obtenu la nationalité de leur pays d’accueil avec cette même vision et n’ont eu aucun impact sur leur pays d’origine ? Ils ont perdu leur fougue, n’ont aujourd’hui même plus la capacité de s’insurger. Hier Français de raison, ils sont aujourd’hui Français de cœur et le passeport de leur pays d’origine n’est plus qu’une relique leur rappelant par à-coups les idéaux de leur jeunesse.

NJA


Mansa

Depuis maintenant plus de huit siècles les griots de la lignée des Kouyaté racontent l’histoire de celui que l’on appelle le Lion du Mandingue : Soundjata Keita Mansa (roi des rois) de l’empire Mandé. Ecoutons Balla Fasséké premier de la lignée des Kouyaté, griot du Mansa, nous raconter une partie de cette histoire :

C’est en l’an 1190 que naquit Soundjata keita , fils du roi du Mandé Naré Maghann Konaté et de la femme-buffle Sogolon Koudouma. Après une enfance difficile due à son infirmité il fuit le royaume de son père chassé par sa belle mère pour se réfugier dans le royaume de Nema où il apprend l’art de la guerre et devint un combattant d’exception sans nul égal.

Lors de son exil il apprend que le royaume de son père a été dévasté et est désormais sous la domination du roi-sorcier Soumangourou Kanté alors Empereur du Sosso. Désireux de libérer son peuple du joug du roi sorcier, le lion du Mandingue va lever une armée et fédérer autour de lui d’autres royaumes sous domination. C’est le début d’une guerre épique opposant deux guerriers d’exception.

Le sort de cette guerre se jouera lors de la sanglante bataille de Kirina en 1235 qui se solda par la victoire de Soundjata : L’empire du Mandé venait de naitre.

Afin de donner à son nouvel empire des bases solides Soundjata va réunir autour de lui les notables de l’empire afin d’élaborer une charte pour régir la vie de sa communauté.

C’est ainsi que va naitre le Dunya Makilikan (Injonction au Monde) ,véritable déclaration des droits humains et acte fondateur de l’empire du mandé. Cette déclaration se positionne comme un acte révolutionnaire voulu par un homme d’exception: Soundjata Keita.

«toutes ces paroles m’ont été donnée pure de tout mensonge, je l’ai donc transmise sans altération aucune»

Ecoutons Balla Fasséké nous lire l’injonction au monde:

1. Les chasseurs déclarent :

Toute vie (humaine) est une vie

Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie,

Mais une vie n’est pas plus « ancienne », plus respectable qu’une autre vie,

De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.

2. Les chasseurs déclarent :

Toute vie étant une vie,

Tout tort causé à une vie exige réparation.

Par conséquent,

Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin,

Que nul ne cause du tort à son prochain,

Que nul ne martyrise son semblable.

3. Les chasseurs déclarent :

Que chacun veille sur son prochain,

Que chacun vénère ses géniteurs,

Que chacun éduque comme il se doit ses enfants,

Que chacun « entretienne », pourvoie aux besoins des membres de sa famille.

4. Les chasseurs déclarent :

Que chacun veille sur le pays de ses pères.

Par pays ou patrie, faso,

Il faut entendre aussi et surtout les hommes ;

Car « tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître de sa surface

Deviendrait aussitôt nostalgique ».

5. Les chasseurs déclarent :

La faim n’est pas une bonne chose,

L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose ;

Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là,

Dans ce bas monde.

Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc,

La faim ne tuera plus personne au Mandé,

Si d’aventure la famine venait à sévir ;

La guerre ne détruira plus jamais de village

Pour y prélever des esclaves ;

C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable

Pour aller le vendre ;

Personne ne sera non plus battu,

A fortiori mis à mort,

Parce qu’il est fils d’esclave.

6. Les chasseurs déclarent :

L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour,

« D’un mur à l’autre », d’une frontière à l’autre du Mandé ;

La razzia est bannie à compter de ce jour au Mandé ;

Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Mandé.

Quelle épreuve que le tourment !

Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours.

L’esclave ne jouit d’aucune considération,

Nulle part dans le monde.

7. Les gens d’autrefois nous disent :

« L’homme en tant qu’individu

Fait d’os et de chair,

De moelle et de nerfs,

De peau recouverte de poils et de cheveux,

Se nourrit d’aliments et de boissons ;

Mais son « âme », son esprit vit de trois choses :

Voir qui il a envie de voir,

Dire ce qu’il a envie de dire

Et faire ce qu’il a envie de faire ;

Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme humaine,

Elle en souffrirait et s’étiolerait sûrement.»

En conséquence, les chasseurs déclarent :

Chacun dispose désormais de sa personne,

Chacun est libre de ses actes,

Chacun dispose désormais des fruits de son travail.

Tel est le serment du Manden

A l’adresse des oreilles du monde tout entier

«toutes ces paroles m’ont été donnée pure de tout mensonge, je l’ai donc transmise sans altération aucune»

Le retour vers la connaissance du passé n’est pas synonyme d’hérésie mais une simple volonté de créer un futur sur des bases qui nous sont propres.Il nous faut comprendre que le temps est venu de penser par nous mêmes comme l’ont fait les chasseurs du Mandé. Sans une connaissance et une interprétation lucides du passé, le futur d’un peuple ou d’une nation ne peut s’écrire dans la vérité.

Je suis Soundjata Keita

Nous sommes Soundjata Keita

Que l’Afrique retienne le nom de ses Héros

NJA


Fréderique Brully Brouabré

Fréderique Brully Brouabré

Il est de ceux qui ont marqué la culture ivoirienne de par son talent et sa singularité. Son oeuvre, immense s’inscrit dans une optique de réappropriation identitaire et célèbre l’inventivité d’un homme qui à su faire de son art un écho. Brully Brouabré, se positionne comme une figure importante du paysage artistique et intellectuel africain, et nous rappel au travers de chacune de ses créations l’importance de vivre en accord avec son histoire. 3 ans après sa mort,  son oeuvre intemporelle se doit aujourd’hui d’être connue.

Brully Brouabré

 

Née en 1923 à à Zépréguhé dans la région de Daloa dans l’ex-colonie ivoirienne, le jeune Brully Brouabré manifeste une vive curiosité pour l’environnement qui l’entoure.  En 1939 , il est exclut de l’école pour s’être rebellé contre les exactions du système colonial.

En 1940 il part faire son service militaire en métropole. À son retour, il devient fonctionnaire de l’administration coloniale et exerce diverses fonctions au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Le 11 mars 1948, il reçoit une révélation divine. Voici comment il nous raconte cette vision: « lorsque le ciel s’ouvrit devant mes yeux et que 7 soleils colorés décrivirent un cercle de beauté autour de leur Mère-Soleil, je devins Cheik Nadro: celui qui n’oublie pas ».

L’oeuvre de Fréderique Brully Brouabré

A partir de cette date Cheik Nadro devient un artiste aux multiples facettes utilisant tous les modes d’expression artistiques : peinture, dessin, écriture… La pertinence et la diversité de son œuvre lui confère le statut de philosophe, de penseur, de peintre qui voue son travail à la cause africaine.

Brully brouabré

 

Son œuvre est particulièrement marquée par la création d’un Alphabet Africain qui a pour objectif de fixer et de transmettre le savoir du peuple Bété dont il est originaire . Pour construire son alphabet il s’est inspiré de figures géométriques découvertes sur des pierres d’un village du pays Bété :Bekora.

Brully Brouabré

Toute son œuvre va se bâtir autour de cet alphabet qu’il va utiliser pour retranscrire tout ce qu’il observe : ses songes, ses révélations et ses réflexions sur l’humanité.

Le 28 janvier  2014, Brully Brouabré artiste ivoirien multi-dimensionnel rejoint le cercle des immortels. Il nous lègue une oeuvre pléthorique et foisonnante qu’il nous revient de connaitre. L’influence culturelle de Brully Brouabré est aujourd’hui incontestable.

 

brully Brouabré

Je suis Brully Brouabré

Nous sommes Brully Brouabré

Que l’Afrique retienne le nom de ses Héros.

 

NJA

 

 


Indépendance ou La fin de la longue nuit

Un seul homme peut-il porter sur ses seules épaules la destinée d’un peuple si grand ? Un soir d’aout 1960, le peuple d’Eburnie quittait enfin la longue nuit du colonialisme.

22 octobre 1946, ils étaient 148 à embarquer sur la frégate F707 de la marine nationale Française. Ces 148 jeunes sélectionnés parmi les meilleurs élèves de la colonie ivoirienne s’apprêtent à poursuivre leur formation en métropole. Premier député de la colonie à siéger au parlement français, Dia Houphouët vient de tenir une promesse de campagne : former une génération de cadres ivoiriens. Visionnaire, il vient de poser les premières fondations de cette nation en devenir. Ces 148 jeunes devront être prêts lorsque le soleil des indépendances se lèvera sur la terre d’Eburnie.

Alcide Dioulo, Alphonse Bissouma Tape, Bakary Coulibaly, Brou Marie-Thérèse, Camille Adam, Ernest Boka, Gervais Coffie, Jean Konan Banny, Jean-Baptiste Pango, Joseph Aka Anghui, Memel Fôte sont du voyage. Arrivés le 20 novembre 1946 en métropole, les 148 premiers boursiers de Côte d’Ivoire débutent leur quête de connaissance pendant que sur leur terre règne un parfum de révolte.

Le temps du combat

1945, Alexandre Douala Manga Bell, Gabriel d’Arboussier, Jean-Félix Tchicaya, Yacine Diallo, Fily-Dabo Sissoko, Sourou Migan Apithy, Lamine Guèye, Léopold Sédar Senghor et Dia Houphouet rentrent au palais Bourbon pour représenter les peuples colonisés d’AOF et d’AEF.

Pionniers du combat pour l’indépendance, l’abolition du travail forcé et du code l’indigénat, l’attribution de la citoyenneté française à tous les ressortissants d’Outre-mer, la liberté de réunion et d’association de la presse seront leurs premières victoires face au système colonialiste. Ils créent également le Rassemblement Démocratique Africain à Bamako en 1946, parti qui rassemblera sous un même étendard tous les mouvements africains luttant pour l’émancipation des colonies.

Le combat pour l’indépendance prend un tournant décisif avec la création du rassemblement démocratique africain (RDA). Dia Houphouet futur ex-leader nationaliste mène la fronde contre l’administration coloniale qui ne pourra pas résister longtemps à la pression de l’histoire. Soutenu dès sa création par le parti communiste, le RDA et sa branche ivoirienne, le PDCI ne vont cesser d’être combattus par l’administration coloniale qui ne tolère par les accents indépendantistes de ce mouvement.

Les dirigeants du RDA subiront brimades, humiliations, licenciements, emprisonnement, intimidations. Le RDA ploie sous les coups de butoir du colon qui ne se ménage pas pour réprimer ce mouvement soutenu par les masses africaines.

Dans la colonie ivoirienne, la répression contre le RDA et son chef se fait intense. La colonie est en ébullition.

Ainsi trois ans après le départ des 148 aventuriers, l’administration coloniale dirigée par le gouverneur Péchoux arrête le 6 février 1949 plusieurs dirigeants du PDCI-RDA. Bernard Dadié, Mathieu Ekra, René Séry-Koré, Jean-Baptiste Mockey, Albert Paraïso, Philippe Vieyra, Jacob Williams. Seul manque à l’appel Dia Houphouet.

« Ils nous braquaient de leurs fusils et nous ont demandé qui était armé. J’ai levé le doigt. Ils m’ont demandé de sortir mon arme. Je leur ai brandi le stylo que j’avais dans la poche. Ils ont ri, les crétins ! C’est avec ce stylo que, de l’intérieur de la prison de Bassam que j’ai écrit mes « carnets de prisons » et les articles qui ont mis le feu à l’administration coloniale », Bernard Dadié.

Enfermés à la prison de Grand Bassam, les prisonniers entament une grève de la faim. Dehors le peuple se soulève pour demander la libération de leurs leaders. Les femmes prendront la tête de ce mouvement. Le 24 décembre 1949 elles marchent sur la prison pour demander la libération des membres du PDCI-RDA et lancent le boycott des commerces français. Elles subiront les foudres d’un régime aux abois. L’histoire se souvient d’Anne Marie Raggi, Marie Koré, Maguerite Sackoum, Odette Yacé et de Mme Ouezzin Coulibaly.

Le 22 mars 1950 le procès des dirigeants débute, Dia Houphouet leader du PDCI ne viendra pas soutenir ses compagnons. Prétextant une maladie, il préfèrera se réfugier à Yamoussoukro se contentant d’un simple télégramme de soutien.

« Regrette absence côtés vaillants camarades, victimes colonialistes aux abois- STOP mauvais état santé m’a empêché exprimer vive voix solidarité avec sublimes défenseurs peuple opprimé d’Afrique… Sommes… entièrement d’accord sur but à atteindre émancipation Afrique… Union avec forces démocratiques métropolitaines groupées autour avant-garde Parti communiste français, union avec forces démocratiques monde entier sous direction grand socialisme Union soviétique guidé par chef génial le grand Staline en vue créer par lutte commune condition réaliser avènement, ère liberté, paix, Fraternité. » Dia Houphouet

Repli tactique ou trahison

La répression contre le RDA devient sanglante et meurtrière, le colon tue à Bouaflé à Séguéla et à Dimbokro. On compte plus d’une centaine d’innocents tombés sous les balles du colon. Les réunions du PDCI-RDA sont interdites. L’étau se resserre autour du chef du RDA, la rumeur de son arrestation couve, un mandat d’arrêt est lancé contre lui le 26 janvier 1950. Acculé par le gouverneur Péchoux, il craint pour sa vie.

Un homme sera le symbole de la violence et de l’acharnement du colon, le 29 janvier 1950 le sénateur Victor Biaka Boda membre actif du PDCI et fervent nationaliste meurt en martyr dans des conditions troubles.

La mort du sénateur est un tournant dans le combat pour l’émancipation de la colonie ivoirienne, Dia Houphouet se réfugie en France loin du tumulte et s’apprête à céder sous la pression de l’occupant. Le 18 octobre 1950, le RDA publie un communiqué qui acte son desapparentement au parti communiste.  Cet acte de reddition marque la fin des idéaux nationalistes du RDA. A partir de cette date le PDCI-RDA ne sera plus qu’un faire-valoir. C’est le début de la collaboration de Dia Houphouet.

 «Oui mes frères, un vent de nationalisme souffle sur le monde entier- la mystique de l’indépendance qui ne règle rien, qui ne règle pas les rapports entre les hommes. Avec foi, nous africains et j’entends tous ceux qui travaillent ici pour un avenir meilleur blancs et noirs nous tous nous devons unir nos efforts dans un esprit de compréhension mutuelle et de confiance totale afin que nous puissions opposer victorieusement à cette mystique : celle de la Fraternité » Dia Houphouet

Les idées indépendantistes et anticolonialistes trouvent un écho puissant dans le Paris des année 50, les 148 étudiants ivoiriens baignent dans ce foisonnement idéologique et se préparent à rentrer pour servir leur pays.

La décennie 50 sera calme, les soubresauts de la fin de la décennie 40 sont loin. La collaboration avec le colon se passe sans encombre. Sékou Sango, Dignan Bailly, Kacou Aoulou, Ouezzin Coulibaly, Victor Djedje Capri, Auguste Denise, Etienne Djaument animeront la vie politique pré-indépendance.

L’union Française, la loi cadre, la communauté Française finiront par accoucher d’une indépendance factice, octroyée sans combattre. Le 7 août 1960 Dia Houphouët devient le premier président la nouvelle république de Côte d’Ivoire. Les 148 aventuriers prennent pour certains le chemin du retour pour participer à la construction de ce nouvel Etat. Fort des compétences acquises ils sont prêts à relever le défi du développement. Mais leurs espoirs seront vite étouffés…

A suivre

NJA


En attendant L’Elite…

Les plaintes se suivent et se ressemblent, on décrit, on s’insurge.  Depuis les indépendances, les complaintes ne cessent d’alimenter le débat en Afrique. Les lamentations se perdent depuis des décennies dans le désert de l’inertie. L’Afrique est certes en progrès mais elle reste marquée par des carences importantes. Le continent est à la recherche de son élite censée jouer un rôle moteur dans son processus d’émancipation. Mais celle-ci, qu’elle soit économique, intellectuelle ou politique se démarque par son absentéisme.

Une élite moribonde et sans substance

Formée dans les meilleures écoles locales ou étrangères, possédant un patrimoine culturel et économique supérieur aux populations de base, elle semble avoir oublié la responsabilité qui lui incombe. L’inaction et la torpeur sont les meilleurs adjectifs pour la qualifier, elle fait des arrangements avec sa conscience pour refuser la place qu’elle se doit d’avoir.

Au-delà de son inaction, l’élite se caractérise surtout par une base idéologique incohérente au mieux sinon inexistante. Elle pourfend le Fcfa qu’elle traite de monnaie néocoloniale mais ne s’offusque pas de voir des domaines stratégies de son économie détenue pas ce même ancien colon. L’élite feint d’ignorer que critiquer le Fcfa juste sur des considérations sentimentales sans engager un débat de fond sur le contenu et les logiques politiques et économiques qui construisent cette monnaie, c’est mener un combat vain et surtout vide de sens. Cette élite oublie en critiquant le Fcfa qu’une grande partie de son pouvoir économique repose sur les mécanismes de cette monnaie. Le Fcfa n’est qu’une illustration des carences de ses raisonnements, elle est incapable d’apporter une critique scientifique, incapable de produire des solutions concrètes et efficaces.

Elle vante la croissance à 8% oubliant ses cours de 1ère année d’économie : la croissance n’est viable que si elle se traduit par une politique de redistribution effective et juste. La question de la diversité de l’économie, principe économique de base, ne lui pose pas de problème puisqu’elle est la première à profiter d’un prix des matières premières élevé.  Ayant une piètre connaissance de son histoire, la crise des années 80 ne peut lui servir d’avertissement. Elle sombre dans un vide idéologique abyssale. Ses plus grands technocrates bardés de diplômes pompeux sont trop occupés à profiter des avantages d’une économie exsangue qui ne sert que les intérêts d’une petite bourgeoisie vorace.

Elle critique la corruption endémique mais oublie que son permis de conduire lui a été octroyé dans des délais record et sans qu’elle ne participe à un seul cours de conduite. Les exemples sont légions de cas où elle se rend coupable de corruption mais aveuglée par sa position elle oublie qu’elle est la première à profiter de ce système.

Une élite aveuglée par ses privilèges

Elle s’est exilée par envie dans les plus grandes capitales du monde et regarde avec dédain la terre qui l’a vue naitre : « l’Afrique est trop corrompue, il n’y a pas assez de d’évènements culturels » « les hôpitaux sont en état de délabrement », « il fait chaud, je n’ai pas accès à la 4G » « la situation politique est trop instable »…  Avec  toutes ces critiques l’on se demande comment elle a pu grandir dans un environnement aussi hostile et s’en sortir.  Elle ne retournera dans son pays que lorsque toutes ces choses seront à un niveau qu’elle juge suffisant. Copiant l’attitude du passager clandestin elle n’est pas loin de frôler la lâcheté. Complètement acculturée, elle rêve de faire de son pays une pâle copie de sa terre d’accueil, refusant de se créer une identité propre et de bâtir un pays en phase avec son temps et ancré dans ses racines et ses traditions.

Affirmant sa pseudo-africanité, elle préfère pour des raisons prétendument « pratiques » être Française, Canadienne, Américaine, Anglaise acceptant de subir les affres d’un système qu’elle pourfend. Elite dans son pays, prédestinée à occuper les plus hautes fonctions, elle préfère subir en Europe ou en Amérique l’humiliation d’un déclassement social.

Lorsqu’elle se décide enfin à rentrer, elle oublie ses devoirs. Trop égoïste elle souhaite uniquement répéter les schémas de ses aînés oubliant les débats endiablés de ses années étudiantes. Elle est désormais actrice d’un système qui en fin de compte lui est bien profitable. Lorsqu’un Burger King ouvre dans le quartier huppé de Cocody, elle sait que son pouvoir d’achat lui permettra d’en profiter. Elle ne peut critiquer un système sur lequel est fondée toute sa légitimité. Elle l’a très bien compris « on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis ». Même si à deux pas de chez elle, la malnutrition, le paludisme et le sida sévissent elle n’en a cure et préfère passer ses weekend à Assinie, loin de la plèbe qui ne lui inspire aucune sympathie.

Rendre à la communauté                                                                                    

Dans l’antichambre, le peuple soumis aux pires vicissitudes de la vie ne se plaint plus.  Il est le premier à subir les conséquences d’un système de santé défaillant car n’ayant pas les moyens de se faire soigner dans des cliniques privées. Il subit le premier le nivellement par le bas de la société en ayant accès un système éducatif de piètre qualité. Il n’a pas les moyens d’inscrire ses enfants dans un lycée français dont les places trustées par l’élite ne fait que confirmer la faiblesse du système éducatif trop incompétent pour accueillir l’élite.

Le peuple laissé pour compte n’attend plus rien de ceux qui l’ont lâchement abandonné. Livré à lui-même sans qu’on ne lui donne les moyens de changer de vie, il se voit proposer des solutions inadaptées. On lui parle d’entrepreunariat alors que tout ce qu’il demande c’est que le prix de son labeur soit rémunéré au juste prix. On lui parle de nouvelles technologies en oubliant qu’à l’intérieur du pays, l’accès à l’électricité est une gageure. On lui promet des infrastructures routières reliant les grandes villes alors qu’il souhaite simplement que ses enfants puissent arrêter de faire 500km pour se rendre à l’école. Ces solutions sont le symbole du délitement intellectuel des élites en déphasage complet avec la réalité d’un territoire qu’elles connaissent très peu et qu’elles refusent de connaitre.

La grandeur d’une nation se définit par la capacité de son élite à proposer un idéal en phase avec les réalités de son territoire, elle doit être celle qui insuffle le mouvement et donne le cap. Elle doit pourvoir, de par ses attributs, générer un projet de société qui englobe toute la nation. Elle ne peut continuer à bâtir une nation qui ne sert uniquement que ses intérêts et son entre soi.

Elle doit avoir la lucidité de produire une réflexion intellectuelle et poser un regard scientifique sur ses besoins et apporter des solutions qui s’inscrivent dans un cadre idéologique. L’action sans cadre idéologique ne produit aucun résultat, il suffit juste de regarder autour pour s’en convaincre. L’élite ne doit pas perdre la bataille de l’intelligence et laisser le soin aux autre de penser à sa place. Elle doit s’éloigner des slogans pompeux infructueux, proposer et choisir une ligne directrice impliquant toutes les couches de la population. Elle doit refuser l’incohérence dans ses discours, affirmer ses positions et refuser tout compromis. Elle doit s’armer de connaissances, se former à son histoire, comprendre son environnement et être pourvoyeuse de solution.

L’urgence de la prise de conscience

Les chiffres sont accablants pour notre pays et derrière le mirage de l’émergence, la réalité nous rattrape. La Côte d’ivoire est classée au 172e rang sur 188 de l’indicateur de développement humain, ce chiffre traduit la difficulté pour les Ivoiriens d’avoir accès aux prestations de base. L’espérance de vie se situe à 54 ans avec un taux de mortalité infantile à 64 ‰, démontrant que les progrès de la médecine sont loin d’être diffusés dans ce pays.

Le Sida, véritable fléau, est la première cause de mortalité chez l’homme et la deuxième cause chez la femme après  la mortalité due à la grossesse et à l’accouchement avec un taux de prévalence de 3.2%. Pour faire simple,  la Côte d’Ivoire est à ce jour le pays de l’Afrique de l’ouest le plus touché par le VIH/SIDA. Autre fléau, le paludisme qui lui aussi tue chaque heure en Côte d’Ivoire sept enfants et constitue aujourd’hui la première cause de mortalité chez les enfants.

A cette situation sanitaire désastreuse s’ajoute la pauvreté. Selon les dernières données de l’institut national de statistiques 46,3 % de la population ivoirienne vit avec moins de 737 Fcfa par jour, pour résumer 46,3 % des ivoiriens n’arrivent pas à avoir une vie décente. Sur le plan de l’éducation, le taux d’alphabétisation est de 45% avec un taux d’alphabétisation des femmes qui se situe lui à 36,3 %. Pour mettre en perspective ce chiffre, on remarque que le Brésil pays émergent également a un taux d’alphabétisation de 96,7 %. L’excision est encore une pratique courante dans ce pays avec un taux de prévalence de 36 %, taux encore trop élevé quand on connait les dégâts de cette mutilation sur la vie des femmes.

Ces chiffres ne sont pas exhaustifs et ne reflètent qu’une faible partie de la réalité d’un pays qui peut se targuer d’être la première économie de l’UEMOA mais qui est en vérité un pays pauvre loin des standards qui définissent un pays développé.  Quand on est premier parmi les derniers on est premier de rien du tout.

Face à ces chiffres alarmants, ne pas agir revient à être complice et à cautionner. S’asseoir à 6 000 km ou 10 000 km pour critiquer ou être sur place voir et ne rien faire c’est participer à amplifier l’impact de ces chiffres et contribuer à la création d’une société toujours plus inégalitaire. Il nous incombe donc de prendre nos responsabilités et de construire la société que nous voulons pour nos enfants tout en refusant toute compromission.

Comme Frantz Fanon le disait : Chaque génération doit dans une relative opacité trouver sa mission l’accomplir ou la trahir. Il est de notre responsabilité de faire partie d’une génération qui accomplira sa mission.

NJA