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Abdou Moumouni: celui qui détient la connaissance

De nombreux Hommes de science ont irradié de leur savoir et de leur intelligence le continent africain. C’est au NIGER -ancienne colonie française devenue indépendante en 1960- que va voir le jour l’un des plus brillants scientifiques africains. Retraçons ensemble le fil de l’histoire d’Abdou Moumouni.

 Abdou Moumouni voit le jour en 1929 dans le village de Tessaoua. Après de brillantes études (notamment à l’école William Ponty du Sénégal), il part terminer sa formation universitaire en France. En 1956 son parcours universitaire atteint son apogée, à cette date il devient le premier africain agrégé de physique de l’Histoire. C’est à cette même époque qu’il se forge une conscience politique au sein de la puissante Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), syndicat qui regroupe les futurs leaders du continent comme Mamadou Dia, Amadou Mahtar M’Bow, Joseph Ki Zerbo ou encore Henri lopez. Etudiant extrêmement brillant il va aussi être l’un des fers de lance de la contestation anti-coloniale. Désigné à de nombreuses reprises trésorier de la FEANF, il va aussi être le rédacteur du journal « les étudiants anti-colonialistes ».

 Son cursus universitaire achevé il rentre en Afrique, comme de nombreux militants de la FEANF, pour participer à l’émancipation du continent et mettre sa science au service du développement de son peuple. D’abord professeur, il enseignera au Sénégal, au Mali puis au Niger. Abdou Moumouni va surtout marquer son époque et sa génération grâce aux recherches qu’il va mener sur l’énergie solaire. Véritable précurseur de cette technique, il va œuvrer sa vie durant à promouvoir ce procédé afin d’assurer l’indépendance énergétique du continent. Il crée ainsi au Mali avec l’appui du président Modibo Kéita le Centre d’énergie solaire, puis au Niger l’Office nationale de l’énergie solaire (l’Onersol) avec l’appui des autorités nigériennes.

Sous l’impulsion du professeur Moumouni, l’Onersol va travailler à améliorer le quotidien des nigériens. Ainsi des pompes à eau, des cuisinières, des séchoirs et même des télévisions fonctionnant à l’énergie solaire vont être mis au point et commercialisés par l’Onersol. Véritables outils au service de son pays, toutes ces réalisations vont être développées et fabriquées localement. Mais la crise des matières premières, notamment la chute du cours de l’uranium, va priver le professeur Moumouni et l’Onersol des financements étatiques et ainsi briser le rêve solaire qu’avait commencé à réaliser Abdou Moumouni.

L’action du professeur est dans la droite ligne de son engagement au sein de la FEANF qui est celui de rendre l’Afrique forte et indépendante en ne comptant que sur ses propres ressources. Véritable visionnaire, en avance sur son temps, le professeur Moumouni a incontestablement marqué de son génie l’histoire du continent. Méconnu en dehors de son pays d’origine, le Niger, Abdou Moumouni est un exemple pour la jeunesse africaine en quête de solutions pour voir émerger le continent. Décédé en 1991, son œuvre est restée inachevée, elle attend patiemment d’être reprise et d’être enfin menée à son terme.

Que l’Afrique retienne le nom de ses héros

NJA


Souvenons-nous de Victor Biaka Boda

Naissance et combat de Victor Biaka Boda

C’est en 1913, dans le village de Dahiépa, dans la région de Gagnoa, que l’une des plus belles étoiles que la Côte d’Ivoire ait connue Victor Biaka Boda voit le jour. Très tôt orphelin de père et de mère, l’enfant de Dahiépa est recueilli et élevé dans la pure tradition bété par ses grands-parents maternels dans le village de Biakou.  En 1920 le jeune fils de Dahiépa se sépare de sa famille et prend la direction de Gagnoa pour commencer son parcours scolaire. À l’école supérieure de Bingerville, en 1930, il obtient son brevet d’étude primaire supérieur. Il prend ensuite la route de Dakar où il suivra des études de médecine, il en sortira avec le titre de médecin africain en 1937. Durant toute la durée de ses études, notre héros fait preuve d’une vive intelligence et se fait remarquer par son caractère frondeur et rebelle.

A sa sortie de l’école de médecine, notre nouveau médecin est affecté en Guinée. C’est au cours de son séjour en Guinée qu’il fait la rencontre d’un grand leader africain en la personne d’Ahmed Sékou Touré alors président de la section du RDA en Guinée. Le RDA est à cette époque le plus grand mouvement panafricain d’Afrique de l’ouest qui lutte pour l’émancipation de l’Afrique. Cette rencontre sera l’occasion pour le médecin d’adhérer au RDA. Epris de liberté et farouchement opposé aux injustices subies par son peuple, son engagement au sein du RDA n’est pas une surprise. C’est tout naturellement qu’il est admis au comité directeur du RDA en Guinée où il ne cesse de fustiger le colonialisme. L’administration coloniale va commencer à surveiller ce « révolutionnaire » qui, grâce à sa fougue oratoire, sème le trouble dans la colonie guinéenne. Mais c’est en Côte d’Ivoire, nom que le colon a donné à sa terre de natale, que le combat du jeune médecin va prendre une autre dimension. En 1947 il quitte définitivement la Guinée pour la terre de ses ancêtres.

Quand il retourne dans la colonie de Côte d’Ivoire, il rejoint dans l’arène du combat contre l’exploitation coloniale Jean-Baptiste Mockey, Ouezzin Coulibaly, Jacob William, Mathieu Ekra, Dignan Bailly ou encore Anne-Marie Raggie.

Combats politiques et disparition de Victor Biaka Boda

Élu sénateur en 1948 dans le cadre de l’union française, notre médecin s’envole pour la métropole française où il compte porter fièrement la cause des siens. Son passage au sénat français est salué par ses condisciples qui ne cessent de vanter ses talents d’orateur. Le fils de Dahiépa gagne le respect des sénateurs de part sa droiture et son intégrité. Mais dans la colonie ivoirienne les années 49 et 50 sont des années difficiles pour les combattants du RDA. En effet, l’administration coloniale a décidé de mener une lutte sans merci aux leaders du RDA, qui était encore à cette époque un parti anti-colonialiste. Tous les leaders de ce parti sont intimidés, arrêtés, brimés et emprisonnés. Les populations acquises à la cause du RDA sont tuées ; souvenons-nous de la répression de Bouaflé. C’est dans cette période trouble que notre sénateur revient sur sa terre pour continuer le combat sur le terrain. A son retour il est l’un des rares membres du RDA toujours en liberté, assumant son statut de leader. Il continue la lutte en fustigeant les dérives du colon et en sillonnant de nombreuses villes de la colonie ivoirienne pour prôner l’insurrection.

Le 18 novembre 1949, dans la ville de Daloa, il prononce un discours dont la virulence n’a d’égal que sa détermination à libérer la Côte d’Ivoire du joug colonial. Ce discours sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase…

Le 27 janvier 1950, notre sénateur prend la route de Gagnoa. Après une panne de son véhicule à quelques kilomètres de la ville de Bouaflé, il décide de s’y rendre à pieds afin d’y passer la nuit. En arrivant il se fait héberger par l’Almamy Ali Diaby. Le sénateur ne se doute de rien mais un complot se prépare contre lui. En effet dans la nuit, des agents de l’administration coloniale viennent l’arrêter et lui infligent d’atroces tortures avant de l’achever dans un bosquet à proximité de Bouaflé.

Ainsi se termine le combat de l’honorable fils de Dahiépa, VICTOR BIAKA BODA .

Durant plusieurs années l’administration coloniale a refusé de communiquer sur la disparition du sénateur, refusant même de remettre sa dépouille à sa famille. Aucune sépulture digne de son rang ne lui sera offerte et aucun hommage national ne lui sera rendu. Victor Biaka Boda est un oublié de l’histoire de notre pays, très peu d’ivoiriens se souviennent encore de ce nom symbole de révolte et de liberté. Victor Biaka Boda fut un grand militant et une figure de proue de la résistance à l’oppression coloniale. Mort pour la lutte et pour son peuple, souvenons-nous du sénateur Victor Biaka Boda et de son combat. N’oublions jamais le sacrifice qu’il a fait pour nous.

Que l’Afrique retienne le nom de ses Héros.

NJA


Cette Côte d’Ivoire qui gagne (2)

Chronique d’une décennie que l’on croyait perdue (2000-2010)

En Côte d’Ivoire la décennie 2000-2010 semble être celle des pleurs et des larmes. Le bruit des armes a remplacé le chant des oiseaux, la poudre des armes a remplacé la poussière des rues. C’est dans cette atmosphère de terreur et de déclin que le génie ivoirien va se manifester avec un éclat sans pareil. Pendant 10 ans sous la menace des balles, Abidjan influencera l’Afrique et même le monde. C’est des plus grandes tragédies que naissent les plus belles inspirations. Retour sur cette Côte d’Ivoire qui gagne.

 Soft Power

               En 2002 au plus fort de la crise  une petite production télévisuelle ivoirienne créée et scénarisée par la talentueuse Akissi Delta  va faire le bonheur des ivoiriens.  Tous les dimanches soirs à 19h30 la RTI (radiotélévision ivoirienne) diffuse une série humoristique : « Ma famille ». Cette série va connaître très rapidement un succès national. A l’approche de l’heure de diffusion Abidjan devient silencieux ; on se rue pour suivre les aventures de Bohiri, de Delta, de Cléclé ou encore de Gohou. C’est dans cette série que les ivoiriens découvrent  l’existence d’un port à Abobo c’est aussi dans cette série que Decauthey  souhaite se faire doter par sa femme. Delta la femme trompée mais digne touche les ivoiriens, Cléclé qui tient d’une main de fer son mari Gohou impressionne et Marie-Laure trouve toujours le moyen de nous faire sourire. De nombreux humoristes de talent vont se révéler grâce à cette série,(Digbeu cravate ou Abbass). Le succès national va bientôt se transformer en succès continental ; dans toutes les capitales d’Afrique de l’ouest et même d’Europe on connait les répliques de Gohou, on suit les escapades amoureuses de Bohiri et on souffre à la place de Delta. « Ma famille » devient une véritable sucess story ivoirienne !!

               Cette décennie va aussi marquer l’essor de nombreux humoristes qui envahiront la scène culturelle ivoirienne. Un duo va particulièrement faire rire les ivoiriens, je vous laisse le découvrir ICI.

               Les ivoiriens vont se faire remarquer dans un autre domaine culturel, celui de la littérature. Cette décennie voit la consécration d’un monument de la littérature ivoirienne et africaine le géant Ahmadou Kourouma. Ecrivain en exil et auteur d’ouvrages comme « le soleil des indépendances » et « en attendant le vote des bêtes sauvages ». En 2000 en pleine transition militaire, il reçoit le prix Renaudot et le Goncourt des lycéens pour son chef d’œuvre « Allah n’est pas obligé ». Ce monument  de la littérature s’éteindra en 2003 laissant à la Côte d’Ivoire un héritage littéraire considérable. En hommage à son talent, un prix Ahmadou Kourouma est décerné au salon du livre et de la presse de Genève.  Après les romans, la bande dessinée va faire parler de la Côte d’Ivoire. En 2005, le premier tome de la bande dessinée « Aya de Yopougon » paraît sous la plume de  Marguerite Abouet. Cette bande dessinée raconte les aventures d’une jeune ivoirienne Aya qui vit dans l’un des quartiers les plus célèbres d’Abidjan : Yopougon. Dès sa parution, la bande dessinée de Marguerite Abouet rencontre un immense succès et elle reçoit le prix du premier album de bande dessinée au festival d’Angoulême en 2006. Aya de Yopougon aura six volumes et exportera la culture ivoirienne dans le monde, de Paris à Bruxelles en passant par Montréal on connait l’Hôtel Ivoire, la rue princesse, Solibra et  Yopougon devient la commune d’Abidjan la plus connue dans le monde !!

Création de richesse

               Sur le plan économique la Côte d’Ivoire est coupée en deux et se voit donc privée d’une partie importante de ses ressources. Mais le pays tient bon, malgré les difficultés et la baisse des recettes, les fonctionnaires seront payés en temps et en heure pendant ces 10 années. La Côte d’Ivoire vacille mais ne plie pas, elle reste la locomotive économique de l’Afrique de l’ouest. C’est dans cette Côte d’Ivoire divisée, où le climat pour les affaires est morose, que vont émerger de grands entrepreneurs. Ils s’appellent Jean Kacou Diagou (avec le groupe NSIA) qui devient au cours de cette décennie l’un des premiers assureurs ivoiriens, ou Fabrice Sawegnon qui avec son entreprise « Voodoo communication » devient au cours de cette décennie la première agence de communication d’Afrique de l’ouest francophone. On peut aussi citer Stephane Eholie qui crée en 2001 la « Simat » (société ivoirienne de manutention et de transit), une PME à capitaux 100% ivoiriens qui sera en 2007 l’une des premières PME ivoiriennes à être cotée à la bourse de paris, et encore Bernard Koné Dossongui qui crée en 2002 le groupe Atlantique Telecom, véritable touche à tout, il est aussi présent dans le milieu bancaire à travers sa structure atlantique Financial group et dans l’agro-industrie. Sur le plan international, l’élite intellectuelle ivoirienne va elle aussi briller. Ainsi en 2008 Thierry Tanoh diplômé de l’École supérieure de commerce d’Abidjan (ESCA) va être nommé vice-président de la société financière internationale et en 2009 c’est Tidjane Thiam qui devient le directeur général du groupe d’assurance Prudential.

« On pisse sur les murs et puis ca ne va pas quelque part dans ce pays c’est comme ça tu vas faire comment » Garba 50

Avec la guerre, les conditions de vie de la population ivoirienne se dégradent. Les élites au pouvoir, enfermées dans leur tour d’ivoire, semblent l’ignorer. Pendant que la crise fait rage ces élites dirigeantes mènent grand train.  Leurs richesses se fait de plus en plus insolentes pour une population qui peine parfois à se nourrir. De 2000 à 2010 en Côte d’Ivoire, on construit à tour de bras d’immenses demeures, on s’offre  des voitures de luxes (Maybach !), on organise des anniversaires dans un faste sans pareil. L’argent coule à flots mais seulement pour une caste. C’est l’essor des voitures 4×4 (RAV4 !) dans la ville d’Abidjan. Le parc automobile privé de certains ministres dépasse même parfois celui de leur ministère et tout ça au vu et au su de la population, et, comme le notera Pat Sacko (espoir 2000) dans sont titre  « trop c’est trop » : dans la décennie 2000 plus besoin d’école pour devenir ministre. C’est toute la classe politique ivoirienne, tous partis confondus, qui vit dans ce luxe, PDCI,  RDR, FPI, UDPCI,  forces nouvelles (ex rebelles) … tous s’enrichissent.

En 10 ans les scandales se succèdent, le plus marquant est celui du Probo Koala, ce bateau criminel qui déchargera sa cargaison de déchets toxiques dans toute la ville d’Abidjan. A côté de la décharge d’Akouedo, la population se meurt en inhalant les effluves de ces déchets. Ce scandale pointe du doigt la corruption des dirigeants. Un autre scandale va secouer la filière café-cacao cette fois-ci. Les responsables de cette filière sont suspectés par la justice ivoirienne de détournements de fonds, d’abus de confiance, d’abus de biens sociaux et d’escroquerie. Les différents audits effectués feront état de la disparition de 370 milliard de F.cfa sur la période 2002-2008. En 2008, ceux que l’on appelle les barons de la filière café-cacao sont mis aux arrêts, il semble qu’ils n’auraient pas écouté les conseils du président de l’époque voir.

Dans ce flot de scandales et d’enrichissement parfois illicite, le génie ivoirien va une fois de plus se révéler pour dénoncer les excès du régime. C’est en chansons que cette dénonciation va se faire. Le Rap, ou plus précisément le Rap abidjanais, emmené par le groupe Garba 50 et l’artiste Billy Billy vont, avec une prose habile et subtile, mettre en avant les tares et les excès des dirigeants. Ils vont aussi être les porte-paroles du peuple et dépeindre avec précision et parfois un humour noir le quotidien de bon nombre des ivoiriens « on est trop beaucoup dans salon de mon tonton ». Leurs titres « Survivant »  ou encore  « Allons à wassakara » sont des titres puissants et percutants qui donnent une voix aux sans voix.

Ils s’appellent  Koné Dossongui, Marguerite Abouet, Stephane Eholié,  Akissi Delta , Billy Billy, Fabrice Sawegnon, Clementine Papouet, Gohou Michel , Digbeu cravate , Thierry Tanoh,  Ahmadou Kourouma , Jimmy danger  Jean Kacou Diagou, Isaie Biton Coulibaly, Tidjiane Thiam, Garba 50 et ils ont tous  été au cours de la première décennie du XXIième siècle les symboles de cette Côte d’Ivoire qui gagne.


Cette Côte d’Ivoire qui Gagne (1)

Chronique d’une décennie que l’on croyait perdue (2000-2010)

En Côte d’Ivoire la décennie 2000-2010 semble être celle des pleurs et des larmes. Le bruit des armes a remplacé le chant des oiseaux, la poudre des armes a remplacé la poussière des rues. C’est dans cette atmosphère de terreur et de déclin que le génie ivoirien va se manifester avec un éclat sans pareil. Pendant 10 ans sous la menace des balles, Abidjan influencera l’Afrique et même le monde. C’est des plus grandes tragédies que naissent les plus belles inspirations. Retour sur cette Côte d’Ivoire qui gagne.

«  En deux ans seulement les paysans vont en boîte, l’école est devenue cadeau, cacao a marché la troisième année qu’on devait prendre pour percer là vous avez pris pour faire palabre… »

C’est par ces paroles que le chanteur Pat Sako du groupe Zouglou espoir 2000 présente la situation de la Côte d’Ivoire entre les années 2000 et 2002. En effet après une décennie 90 mouvementée politiquement avec la mort du père de la nation et un coup d’état, le nouveau millénaire s’annonce sous de meilleurs auspices. En 2000 la Côte d’Ivoire élit pour la première fois un président de manière démocratique. En 2000 on parle de refondation, finis les barons de l’ancien régime (PDCI) une nouvelle caste prend le pouvoir, celle des professeurs. En 2000 on parle de la gratuité de l’école, en 2000 on parle de couverture maladie universelle, en 2000 on parle de la libéralisation de la filière café cacao, en 2000 le troisième pont semble devenir une réalité et en 2001 on organise le forum de réconciliation. La Côte d’Ivoire semble de retour.

 Mais les murmures d’une chute brutale se font entendre, une rébellion serait en préparation au Burkina-Faso, les signes d’une déflagration se font plus visibles. Balla Keita l’ancien ministre de l’éducation est assassiné au Burkina-Faso le 1er Aout 2002. Les refondateurs en pleine refondation se font surprendre  dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 ; la Côte d’Ivoire sombre dans l’horreur et le chaos. C’est le début de ce que beaucoup appelleront la décennie perdue en Côte d’Ivoire. Les rêves de refondation s’évaporent. En une nuit le pays est coupé en deux, les bourreaux du pays s’appellent, Cherif Ousmane, Wattao, IB, Koné Zacharia, Tuo Fozié, « Bogota » alias Soro Guillaume ( Est ce que pour revendiquer on a besoin de tuer ?). Ces mouvements rebelles sèment la terreur, violent, pillent, tuent et  décapitent. De nombreuses familles ivoiriennes prennent le chemin de l’exil, la capitale Abidjan accueille de nombreux réfugiés.

Génération Douk saga

« Le 19 septembre en 2002 le malheur venait juste de frapper la Côte d’Ivoire. Des coups de fusils par –ci, des canons par là, tous étonnés on nous annonce la mort de Boga (ministre de l’intérieur) de Marcellin Yacé (Arrangeur de génie) et du général Guei (ex chef de la junte militaire) des centaines de personnes sont tombées cette nuit là. On était choqués on a beaucoup pleurés ça faisait pitié on était tous abattus comme le messie arriva un jeune homme avec son bataillon armé de joie et de gaité comment il s’appelle ? Doukouré Stéphane qu’est ce qu’il a crée ? La sagacité »

 L’année 2002 marque l’apparition du mouvement coupé décalé style musical sorti des boites de nuit parisiennes en particulier de l’Atlantis. Emmené par de jeunes ivoiriens au train de vie tapageur et aux activités parfois illicites, le coupé décalé se répand en Côte d’Ivoire comme une trainée de poudre. Les ivoiriens s’accrochent à ce genre musical qui leur permet d’oublier le bruit des  balles. Les membres de la Jet Set, le président Douk Saga, Molaré, Boro Sangui, Lino versage, Kuyo Junior, sont les nouveaux visages de la musique ivoirienne.

Dans leur sillage émergent des DJ qui vont être les fers de lance du mouvement coupé décalé. Les ivoiriens se souviennent encore de la Dream team dj  avec son titre « Abidjan» et de Dj Jacob et son mythique titre « réconciliation ». Le coupé décalé se nourrira de plusieurs danses ou même concepts , on parlera de la prudencia de Don Mike le gourou , du sentiment moko de dj Caloudji ( Elle est jolie on dirait la cousine de la nièce de la maman de moko), du Fatigué Fatigué de francky Dicaprio, du Seka Seka de Marechal dj, du boucan de Molaré, du faro-faro, du coupé décalé chinois du président Douk Saga , du glissement Yobi Yobi de consty dj et biensûr de la célèbre  grippe aviaire de Dj Lewis ( pendant que ça agit ailleurs nous on prend pour faire concept). Cette liste n’est pas et ne peut être exhaustive tant la créativité des ivoiriens en cette période est prolifique. Pas une semaine ne passe sans que ne naisse un nouveau concept ou une nouvelle danse. On danse la colgata ou encore Guantanamo et même le konami. Chipeur le renard du célèbre dessin animé Dora l’exploratrice est détourné par les artistes coupé décalé.  D’Abidjan à Ouagadougou  en passant par Bamako, Libreville et Dakar le coupé décalé s’impose reléguant le n’dombolo zaïrois au statut d’antiquité. La musique ivoirienne est au sommet en cette première décennie du  21ième siècle

Les esprits chagrins critiqueront le coupé décalé lui reprochant d’avoir eu une mauvaise influence sur la jeunesse ivoirienne mais n’oublions pas que le RAP US fut lui aussi critiqué pour ces mêmes raisons, il n’en demeure pas moins qu’il reste une référence culturelle pour les USA tout comme l’est le coupé décalé. Dans une période où la peine et la tristesse ravageaient les ivoiriens, le coupé décalé a su leur faire oublier un temps soit peu leurs soucis. Merci aux faiseurs de Coupé Décalé !!

Des Stars Mondiales

A partir de l’année 2000, de nombreux artistes vont faire rayonner la musique ivoirienne de part le monde. Deux artistes symbolisent ce rayonnement, le groupe Magic System et Tiken Jah le descendant de Fakoly.

Les Magic system après le succès national rencontré avec leur tube « Premier Gaou » se lancent à la conquête du marché mondial. Après donc l’Afrique le titre premier Gaou triomphe en Europe ; c’est le début d’une aventure musicale fantastique. Les magiciens emmenés par leur leader A’salfo vendent des millions de disques à travers le monde et portent haut le flambeau de la musique ivoirienne.

Dans un tout autre registre musical,  Tiken Jah le descendant de Fakoly va exporter le reggae ivoirien avec ses textes percutants et dépeignant avec une froide lucidité les soubresauts politiques qui secouent l’Afrique et en particulier la Côte d’Ivoire. Son reggae aux sonorités mandingues fera de lui une star  dans le monde. La Côte d’Ivoire a désormais deux star du reggae Alpha Blondy et Tiken Jah. En 2003 lorsqu’il reçoit une victoire de la musique en France c’est toute la Côte d’Ivoire qui est honorée. Pendant que les balles sifflent en Côte d’ivoire Tiken Jah joue son rôle d’artiste et utilise son art pour dénoncer : «  Après l’abolition de l’esclavage Ils ont créé la colonisation Lorsque l’on a trouvé la solution, Ils ont créé la coopération Comme on dénonce cette situation. Ils ont créé la mondialisation. Et sans expliquer la mondialisation, C’est Babylone qui nous exploite ».

Merci Jean Marc Guillou !!!

1999 plus précisément le 07 février, la Côte d’Ivoire découvre au cours de la finale de la super coupe de la CAF une génération dorée de footballeurs formée à l’académie mimosifcom par Jean-Marc Guillou. Ces jeunes footballeurs qui remportent la super coupe de la CAF ce 07 Février vont faire le bonheur des supporters de l’un des principaux clubs de la ville d’Abidjan, l’ASEC mimosa, puis s’envoler vers les plus grands clubs d’Europe : Arsenal, FC Barcelone , Olympique de Marseille , Olympique lyonnais, Manchester City et j’en passe. Cette génération sera portée et incarnée par un homme : Didier Drogba, bien que n’étant pas issu de l’académie, sera le porte flambeau de cette génération qui fera connaître la Côte d’Ivoire par ses exploits sur tous les stades d’Europe. Sur le plan national ces joueurs vont faire rentrer le football ivoirien dans une autre dimension. Après un début de décennie où la sélection nationale végétait et n’était plus que l’ombre d’elle-même, l’année 2005 va marquer son renouveau. Emmenée par son génial capitaine Didier Drogba, la Côte d’Ivoire va se qualifier pour la première fois pour une coupe du monde en 2006, après un parcours éliminatoire rempli de suspens où la lutte avec le Cameroun de Samuel Eto’o restera dans les annales du football ivoirien. Cette qualification provoque une liesse populaire rarement vue en Côte d’ivoire le président de l’époque ira même de son petit commentaire voir. De Bouaké en territoire rebelle à Abidjan le peuple ivoirien fête cette qualification historique, la sélection va servir à partir de ce moment de ciment à l’unité du pays et devient l’un des rares espaces où les différences entre ivoiriens s’effacent.

 Après cet exploit historique les éléphants se retrouvent à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Egypte en 2006 où ils atteignent la finale qu’ils perdent au tir aux buts. S’en suit une série de déception notamment lors des CAN suivantes. Mais en 2015,  malgré l’absence de son capitaine Didier Drogba cette génération dorée va permettre à la Côte d’ivoire de remporter sa deuxième coupe d’Afrique des Nations. Pendant 10 ans les éléphants  ont su fédérer derrière eux un peuple enclin à la division. Grâce à cette génération de joueurs la Côte d’Ivoire n’est plus uniquement  connue  pour ses événements tragiques mais aussi pour ses joueurs talentueux ,Zezeto, Aruna Dindanne, Yaya Touré , Kolo Touré,  Gervinho, Salomon Kalou, Keita Kader ( Popito)  Eboué Emmanuel , Zokora Didier (Maestro) et Didier Drogba.  L’histoire retiendra que c’est dans sa période la plus sombre que la Côte d’Ivoire a vu émerger sa plus belle génération de footballeur voir

Ils s’appellent Didier Drogba,  Pat Sacko , Kalou Bonaventure, Petit Yode , Petit Denis, Magic System,Tiken jah , Yaya Touré , Soum Bill, Didier Zokora, Douk Saga , Aruna Dindane  Ils ont tous  été au cours de la première décennie du XXIième siècle les symboles de cette Côte d’Ivoire qui gagne.

NJA


Le Prince

Sur la terre d’éburnie, depuis plusieurs mois, le peuple manifeste son mécontentement à l’égard du prince. Le peuple rumine, grogne et sa colère se fait de plus en plus forte. Le prince ne peut plus feindre l’indifférence et rester insensible. Il décide donc de s’adresser à son peuple. Ce 1er mai, le message du prince  se veut fort et ferme.

Les promesses

Lorsque le prince entame son discours, la jeunesse soucieuse de son avenir l’écoute avec attention. À l’annonce de la création d’un ministère et d’une agence dédiée à l’emploi-jeunes, la jeunesse veut croire en cette promesse qui vient s’ajouter à la longue liste de promesses non tenues.

Les paysans sortis du champ pour écouter la voix du prince découvrent que leur revenu est passé de moins de 3000 milliards de FCFA en 2012 à plus de 5000 milliards de FCFA en 2015 soit une croissance de 67 %. Ils espèrent qu’un jour cette augmentation aura des répercussions sur leurs maigres bourses.

Devant leurs télévisons, les familles des victimes des attentats de Bassam, se disent que si la promesse de dégager un budget de 80 milliards de francs FCFA pour renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité avait été faite quelques mois plus tôt, les terroristes auraient pu être arrêtés. Elles espèrent que cet argent sera vraiment mis à la disposition des forces de défenses et qu’il ne finira pas ailleurs.

Après la sécurité, le prince souhaite régler le problème de la hausse des prix des denrées alimentaires. Il annonce donc au peuple qu’il a instruit le gouvernement afin qu’il réglemente l’exercice des activités dans le secteur des denrées alimentaires et qu’il maîtrise les prix. À l’annonce de cette nouvelle, la ménagère retrouve le sourire en regardant ses enfants. Elle se dit que demain elle pourra peut-être leur offrir un repas correct.

Le prince va ensuite rassurer son peuple sur la question de l’augmentation des tarifs de l’électricité. Après avoir lui-même signé un décret pour entériner cette augmentation, le prince décide dans sa grande magnanimité d’annuler purement et simplement les factures impactées par cette hausse tarifaire. Le prince va plus loin et appelle à la libéralisation du secteur de l’électricité avec cette sentence « Oui, c’est la concurrence qui fera baisser le prix de l’électricité ».Oui ! Le prince est libéral et veut soumettre à la concurrence un service public uniquement pour le bien de son peuple.

Sûr d’avoir reconquis le cœur de son peuple, le prince se permet un dernier signe de générosité et offre  la somme de 800 millions de FCFA pour soutenir les centrales syndicales indépendantes. Oui le prince écoute et entend son peuple.

La désillusion

Demain sera donc meilleur ! C’est le prince qui l’a dit. Les journalistes censés interroger et  questionner ce discours  encensent le prince, l’opposition reste muette. Le prince lui est satisfait, il a su répondre aux attentes de son peuple.  Que personne n’en doute, le prince entend et écoute son peuple.

Quelque temps après son discours, les denrées alimentaires se font toujours rares, les prix n’ont toujours pas bougé, les factures d’électricité n’ont connu aucune baisse, et le peuple ne peut toujours pas s’acquitter de ses factures qui représentent un vrai poids dans son  budget.

Les promesses du prince se transforment en mirages. Face à cette situation éloignée des espérances suscitées par le discours du prince, le peuple se questionne. Le prince aurait-il menti ? Le peuple crie à la tromperie, le peuple se sent floué. Mais les promesses n’engagent-elles pas uniquement ceux qui y croient ?

Il continue d’œuvrer pour le peuple. On entend dire que le prince a ramené la stabilité et la paix, mais la poudrière de l’ouest est toujours  prête à exploser et des jeunes en armes font régner la terreur dans la capitale. Le prince se vante d’avoir amélioré les conditions de vie des étudiants, mais sur le campus les revendications se font plus intenses. Le prince se fait le chantre de la réconciliation, mais après 6 ans de règne son pays compte toujours 38.000 exilés et la moitié de son peuple a toujours le regard fixé sur une petite ville d’Europe du Nord.

On dit que la terre du vieux  bélier n’a jamais connu pareille période de prospérité. On parle de nouvelles routes, de croissance à deux chiffres, de ponts, de logements sociaux, d’école gratuite et même de records d’investissements. On parle même de nouvelle république, et de réconciliation.

Le peuple pour sa part ne semble malheureusement pas invité au partage des fruits de cette prétendue prospérité. Un prince, aussi puissant soit-il peut-il réduire indéfiniment son peuple au silence ? Le peuple nous répondra…

NJA


DESTINS CROISES : Tavio Amorin Stokely Carmichael

De l’esclavage à la colonisation

L’année 1441 marque le début d’une des plus grandes tragédies humaines : la traite négrière. Pendant plus de cinq siècles, de nombreux Africains vont être déportés par bateaux vers le nouveau monde pour travailler dans des plantations dans des conditions inhumaines. C’est sur ces bateaux que furent transportés sur l’île de Trinité-et-Tobago les ancêtres de Stokely Carmichael.

Au 19ème siècle débute sur le continent africain l’une des plus grandes entreprises de domination de l’homme par l’homme : la colonisation. Suite à la conférence de Berlin, les nations européennes vont se partager le continent et asseoir leur domination sur les peuples africains. C’est dans cette Afrique dominée que vient au monde dans la colonie française du Togo Tavio Amorin.

Aux Etats-Unis, la fin de la guerre de sécession marque le début de la ségrégation raciale. En 1896, la Cour Suprême américaine, avec l’arrêt Plessy contre Fergusson, rend officiel cette ségrégation à travers la doctrine du séparé mais égaux. Dès cet arrêt, les afro-descendants ne vont cesser de lutter contre cette politique raciste. Ce combat va atteindre son apogée à partir des années 50 avec des leaders comme Malcom X, Huey Newton ou encore Rosa Park.

Dans les colonies d’AOF, l’année 1960 marque la fin de la colonisation : les colons laissent en partant le pouvoir à des gouverneurs à la peau noire corrompus, qui s’accaparent les richesses des peuples. Au Togo, le pouvoir est détenu dès 1967 par le despote Eyadema qui, après avoir assassiné le père de l’indépendance Sylvanus Olympio et renversé Nicolas Grunitzky, met en place une véritable dictature.

C’est dans ces deux atmosphères de révolte que vont se révéler Tavio Amorin et Stokely Carmichael, deux hommes séparés par l’histoire mais qui vont se rejoindre sur le terrain du combat pour la liberté des peuples noirs.

 Black Power

Alors étudiant, le jeune Stokely Carmichael rejoint le SNCC (Student Non-violent Coordinating Committee) et le Non-violent Action Group. Il soutient à cette époque l’action non violente du pasteur King, l’un des leaders du mouvement pour les droits civiques. Acteur de la non violence, il mène des actions concrètes, notamment des campagnes de boycott, mais aussi des campagnes d’inscriptions de noirs sur les listes électorales. Mais comment peut-on être non violent quand l’oppresseur n’hésite pas à recourir à la force et à la violence ? Stokely Carmichael ne peut rester insensible face aux massacres des siens. La radicalisation devient alors une nécessité : il s’oppose désormais aux idées de non-violence et d’intégration. Il prône alors le Black Power qui met en avant l’auto-défense et l’auto-détermination des afro-descendants. Pour définir le Black Power, Stokely Carmichael dira :

« Nous voulons le contrôle des institutions des communautés où nous vivons, et nous voulons le contrôle la terre, et nous voulons arrêter l’exploitation des populations non-blanches à travers le monde. »

L’objectif du Black Power est donc d’amener les afro-descendants, d’une part à prendre conscience de ce qu’ils sont, de leur racine, de leur histoire, de leur culture, d’autre part à définir leurs propres buts et à prendre la direction d’organisations spécifiques. Mais Stokely Carmichael voit plus loin il comprend que les afro-descendants doivent avoir un regard sur l’Afrique. En effet, pour lui, la fin du racisme aux Etats-Unis doit aussi passer par la fin de l’impérialisme des grandes puissances contre les pays africains. Fervent panafricain, il contribue à la création du All-African People’s Revolutionary Party qui lutte pour l’unité et l’amélioration des conditions de vie des peuples noirs. En 1969, il rejoint la terre de ses ancêtres, la Guinée du président Sékou Touré, et prend le nom de Kwamé Ture en l’honneur de Kwamé N’krumah et de Sékou Touré. Toute sa vie, il ne cessa de lutter pour la cause noire. Il mourut d’un cancer en 1998.

 Néo-colonialisme

Au cours de son parcours universitaire dans les années 80, Tavio Amorin va se forger une conscience politique et développe ses idées pour le continent africain. Doté d’une vive intelligence il va s’efforcer d’analyser de manière précise la situation du continent africain. Pour lui la décolonisation n’a jamais eu lieu. Très lucide sur la réalité du continent, il met en avant le remplacement du système colonial par un système néo-colonial qui fait perdurer l’Afrique dans la dépendance. Ce système néo-colonial se définit par une souveraineté inexistante des nouveaux Etats de par leur incapacité à pouvoir assurer seuls leur défense et leur sécurité, mais aussi par une maîtrise de l’épargne des nouveaux états par l’ex puissance coloniale à travers leur maintien dans la zone franc. Il définit aussi ce système par une éducation qui ne prend pas comme socle la culture africaine mais celle du colon ; et aussi par l’absence d’une diplomatie autonome mais alignée sur celle de l’ex puissance.

Pour Tavio Amorin, le combat pour éradiquer le néo-colonialisme ne peut se faire dans une Afrique désunie. Il prône donc la nécessité d’unir le continent et de faire émerger une société civile panafricaine qui serait le moteur d’une intégration africaine multidimensionnelle. Sa vision panafricaine ne se limite pas aux Africains du continent, il plaide aussi pour une intégration des afro-descendants qui doivent jouer un rôle moteur dans le combat en servant d’alliés aux Africains. Désireux de mettre en pratique ses idées, il rentre au Togo pour se mettre au service du continent. A son retour, il devient premier secrétaire du parti socialiste panafricain et délégué lors de la conférence nationale souveraine organisée au Togo en 1991 où son intelligence, son courage et son impétuosité inspirent le respect. Mais le 23 juillet 1992, deux policiers l’abattent à bout portant avant de s’enfuir. Il décédera quelques jours plus tard le 29 juillet dans un hôpital parisien.

Enseignements

 L’histoire de Tavio Amorin et de Stokely Carmichael nous montre que les luttes des peuples noirs sont liées. Ces deux leaders partageaient une même vision : celle de voir les enfants d’Afrique dignes, forts et unis. Ils ne se sont pas contentés de faire des vœux pieux. Ils ont œuvré durant toutes leurs vies à rendre cette vision concrète. Ils ont su penser leurs sociétés et apporter des solutions effectives qu’ils se sont efforcés de mettre en place. Ces deux héros nous montrent la voie à suivre tant leurs réflexions restent actuelles. Il ne s’agit pas de ressasser le passé mais de s’approprier leurs pensées et leurs solutions en les actualisant afin qu’elles nous servent de guide dans le combat à mener pour l’unité. Tavio Amorin et Stokely Carmichael doivent nous servir de boussole car ils nous amènent à comprendre que nous ne pouvons pas combattre de manière isolée. Nous devons comprendre que le panafricanisme, qui est l’unité de tous les peuples noirs, doit être pour nous l’horizon à atteindre.

 

Je suis Tavio Amorin

Nous sommes  Stokely Carmichael

Que L’Afrique retienne le nom de ses héros

#blacklivesmatter

NJA